Première soirée dans la maison des secrets disait première nuit dans ce lieu magnifique. Il était tard, enfin plutôt tôt dans la matinée. Je n'en savais trop rien étant donné que nous n'avions aucun repère de temps dans la maison. La seule chose que je savais c'est que tout le monde dormait à poing fermé. Tout le monde sauf moi. Je venais de passer une bonne demi heure à me tourner et me retourner entre mes draps. Prise d'une crise d'insomnie, je décidais de me levais et de faire passer le temps comme je pouvais. De peur de réveiller qui que ce soit en faisant un bruit à l'intérieur, j'ouvrais tout doucement la baie vitrée pour me retrouver à l'extérieur. L'air frais venait chatouiller mon visage et un léger frisson parcourrait mon corps. Le changement de température certainement. J'avançais dans la pénombre vers un petit coin de verdure que j'avais vu en faisant mes premiers pas dans la maison. Je m'y installais en tailleurs, dos au mur, regardant ainsi tout le jardin et les escaliers menant à l'intérieur des lieux. J'étais assez peu vêtue - un short plutôt court noir et un débardeur blanc me servait de vêtement de nuit - et j'avais un peu froid, mais j'étais tellement bien que je voulais pas repartir dans le dortoir. Je fermais les yeux quelques secondes.

J'étais totalement perdue dans mes pensées lorsqu'une voix et une silhouette venait perturber mon moment de solitude. A en juger par le timbre de voix de la personne et par carrure il s'agissait d'un jeune homme. La pénombre était toujours présente, mais malgré ça je lui adressais un sourire. Si seulement je l'étais. Au moins je serais déjà dans les bras de Morphée. Je me redressais légèrement avant de passer mes mains dans ma nuque pour attraper mes cheveux et ainsi les attacher en un chignon totalement décoiffé, à l'aide d'un élastique je portais au poignet droit. Lorsqu'il me proposait une cigarette,, mes yeux se mettait à briller. Je n'avais pas fumais depuis que j'étais entrée dans la maison et le manque commençait à se faire sentir. Je veux bien. Machinalement, je tournais la tête vers lui pour tenter d'apercevoir les traits de son visage et ainsi mettre un nom sur la personne.

Un fin sourire venait illuminer mon visage a sa question. Un timbre de voix amusé je lui répondais: Un petit peu des deux certainement. Le remerciant d'un signe de tête j'attrapais délicatement une cigarette dans le paquet qu'il me montrait ouvert avant de prendre délicatement le briquet qu'il me tendait en lui effleurant légèrement les doigts. Je portais l'objet nocif entre mes lèvres avant de l'allumer. Une légère fumée blanche s'échappait alors. Je souriais lorsqu'il tentait sans succès de retrouver mon prénom. Raté. Moi c'est Caroline. Et toi tu es ... Je fronçais légèrement les sourcils tout en le regardant et en tirant sur ma cigarette. Cyril ? J'avais un peu de mal avec tout ses prénoms et je ne l'ai avais pas encore tous retenus.

Froissé le petit Simon ? Seulement un peu. En effet, elle n'avait pas su trouver son prénom, comme lui même n'avait pas trouver le sien; il trouvait pourtant que Marie lui allait bien : ça devait être son petit air angélique, ou la blondeur de ses cheveux, car il avait la certitude que la Marie en question est un blonde, bien qu'ici même, on s'en foutait pas mal de savoir qui était Marie sachant qu'elle était une dénommée Caroline. Cyril, voici comment d'après elle il se nommait. Il la regarda avec insistance, fronçant les sourcils tout en pointant un léger silence. « depuis quand y a-t-il un Cyril dans la maison ? » demanda-t-il sobrement. Si il y en avait un, il n'avait pas su attirer l'attention du jeune homme. « Simon. » répondit-il finalement.

Comme gênée, je tournais la tête et le regard vers l'herbe qui se trouvait à mes pieds tout en regardant s'échapper la fumée de ma cigarette. Autant dire que je venais de me planter bien comme il fallait, mais je n'en perdais pas pour autant ma répartie. Je levais à nouveau la tête tout en le regardant, un fin sourire sur le coin des lèvres. Il me semble que j'ai entendu ce prénom tout à l'heure et que le jeune homme était rudement mignon, j'ai du te confondre c'est tout. Je marquais une légère pause avant de reprendre: Où par le fait que tu sois un jeune homme, quoi que je ne suis pas allée vérifier, ou bien parce que tu as un petit air tout mignon. Caroline ou l'art de rattraper toute sorte de situation ? Certainement, en tout cas je ne pense pas qu'il allait gober mon justificatif.

Simon écoutait la jeune femme attentivement. Elle voulait se justifier, draguer, ou simplement se racheter; Non, le jeune homme n'était pas dupe et pensait sincèrement que les intentions de la demoiselle n'étaient pas celles qu'il aurait souhaiter. De ce fait, il se prêta à son jeu, naïvement, bien qu'il était loin de l'être. Il sourit largement, se foutant d'elle en se foutant de soit même. Nerveux ou simplement maladroit, il faut croire que finalement ses paroles l'avaient touché. « pinçote moi la joue pendant que t'y ais. » lui dit-il, légèrement amusé. « et pour ta gouverne, je t'affirmes que oui, je suis un homme... » ajouta-t-il. Puis il se pencha doucement vers elle pour finir. « je me ferais le plaisir de te le prouver si tu y tiens. » lança-t-il accompagné d'un léger rictus. Il n'était pas sérieux, évidement, il jouait simplement le jeu.

Prenant les paroles du jeune homme au sérieux tout en m'amusant, je me penchais très légèrement vers lui lui pincer la joue délicatement et brièvement. Mais c'est qu'il est réellement tout mignon ce petit garçon en plus. Il avait un petit air d'adolescent rebelle, ce qui me faisait assez rire. A présent, je venais poser ma main sur son épaule en prenant soin de laisser mon bras effleurer le haut de son torse. Provocation ? Nullement, j'étais un véritable petit ange. Je chuchotais à son oreille: Je suis sûre que tu n'es même pas capable de me le prouver. Tu es bien trop sage.

Il lui avait à peine fait la remarque que directement elle s’exécuta. Avait-il vraiment l'air d'un enfant vaseux de bas âge ? C'est surement ce qu'elle voulait lui faire croire. Bien heureusement pour elle, il se contenta de lui sourire d'un air niais, forcé, moqueur. Il n'ajouta rien de plus. Puis elle fit son petit numéro. Elle était provocante, ou peut-être savait-elle simplement s'y prendre avec les hommes. Quoiqu'il en soit, il ne put contenir un sourire en coin. « tu aimerais en être certaine, hein. » répondit-il.

Honnêtement ?! Je reculais légèrement tout en regardant le jeune homme avec un air à moitié interrogateur et à moitié amusé. Non, je m'en fiche royalement. Maintenant je ne vais pas te cacher que j'aime les défis. Je haussais les épaules tout en me reculant un peu plus pour venir appuyer mon dos contre le mur avant de tirer une nouvelle latte sur ma cigarette.